Nous vous invitons à faire un nouveau point sur les tendances de consommation (dernier article sur le sujet : décembre 2014). Nouvelle confirmation en ce début d'année 2017 : les dernières études publiées sur le sujet montrent que le consommateur français est de plus en plus sensible à l'environnement et de plus en plus responsable.
Globalement préoccupés par l'état futur de la planète, quatre français sur cinq sont d'accord avec l'idée qu'ils ont un rôle à jouer pour réduire l'impact environnemental de leur consommation (source enquête Ministère de l'Environnement janvier 2017). Deux tendances fortes sont à noter pour 2016 selon l'étude Ethicity/Greenflex publiée en mai 2016 : la montée des préoccupations sociales et locales et le bien-être animal.
Nous vous proposons un point sur ces tendances à travers un résumé d'études de consommation récemment parues.
Une idée reçue à mettre de côté : ce n'est pas le niveau de revenu qui détermine le choix de consommer durable, mais la sensibilité à l'environnement du consommateur. Ainsi pourrait-on résumer l'enseignement principal de l'enquête datée de janvier 2017 publiée par le Ministère de l'Environnement, de l'Energie et de la Mer, qui confirme à ce titre son intention de développer l'affichage environnemental des produits et services.
En 2015, la moitié des consommateurs a acheté un produit portant un label environnemental au cours du dernier mois
Toujours selon la même étude, c'est une forte progression puisqu'ils n'étaient que 40% en 2009. Interrogés sur l'acteur qui doit en priorité changer ses comportements pour diminuer les pressions de l'homme sur son environnement, 41% des répondants pointent les entreprises, et seulement 20% les particuliers. Les autres répondants citent les pouvoirs publics (25%) et les organisations de protection de la nature (14%).
L'étude classe les consommateurs en cinq groupes sur la base des questions d'opinions les plus susceptibles d'influencer le prix qu'ils sont prêts à payer pour des produits verts : les éco-engagés, très impliqués, représentent 24%. A l'opposé les éco-sceptiques, peu informés ou indifférents aux problèmes environnementaux, représentent 14%. Entre ces deux extrêmes, 3 groupes d'opinions intermédiaires sont identifiés par l'étude, dont l'analyse précise que " de manière surprenante, ces différents groupes se distinguent peu du point de vue sociodémographique, notamment en termes d'âge et de situation familiale".
Qui est prêt à payer plus cher pour un produit vert ?
Sans surprise, le groupe des éco-engagés sont les plus nombreux (44%) à être prêts à payer plus cher, tandis que le éco-sceptiques consentent à dépenser seulement 5% de plus. Les groupes intermédiaires ont des consentements à payer compris entre 15% et 22%.
La sensibilité environnementale des consommateurs semble jouer un rôle plus fort que leur niveau de revenu. En effet, les consommateurs qui ont le niveau de vie le plus bas sont prêts à payer 13% de plus pour un produit plus vert, tandis que les plus aisés paieraient 34% de plus. L'impact du niveau de vie est donc (logiquement) significatif mais moindre que celui de la sensibilité environnementale.
Consommer responsable, c'est consommer autrement
Ethicity, Groupe Greenflex, a présenté les résultats de son étude 2016 (soutenue par l'ADEME) le 30 mai et l'un des premiers enseignements mis en évidence est que "pour la première fois depuis 2004, consommer responsable, c'est avant tout consommer autrement" (pour 50,5%)
Comment ? En s'orientant vers les produits plus respectueux de l'environnement et des gens (51%), si possible avec des certifications ou labels qui garantissent les allégations des marques.
85% des consommateurs disent privilégier les entreprises ayant une implantation locale, dans la commune, le département ou le pays.
Le refus du gaspillage est également une tendance forte puisqu'il concerne 60% des personnes interrogées (+ 11 points entre 2014 et 2016). A côté du gaspillage, bien-être et santé demeurent une des préoccupations fortes. 89% des personnes affirment choisir leurs aliments pour rester en bonne santé et 60% répondent privilégier des produits plus naturels. Pour 68% le bien-être animal influence l'acte d'achat et 38% déclarent acheter moins de viande (+5 points entre 2014 et 2016).
Pour 1/3 des consommateurs, un produit responsable est un produit fabriqué par une entreprise respectant les différents intervenants de la production, c'est une attente très forte envers les distributeurs (+ 9 points entre 2014 et 2016).
Manque de confiance envers les acteurs économiques
L'étude d'Ethicity pointe une défiance croissante des Français envers les acteurs économiques et politiques. En 2016, seulement 26% des personnes interrogées font confiance aux grandes entreprises (elles étaient 54% en 2004 !). Pour la 1ère fois les PME sont également touchées (-1,3 points).
Aujourd'hui, seulement 40% des personnes interrogées croient les marques/entreprises quand elles s'engagent en matière de développement durable (-3 points entre 2014 et 2016).
Les Français souhaitent disposer d'informations sur les produits qu'ils trouvent en magasin (composition, origine, lieu de fabrication, etc.). Ils considèrent que le changement vers un mode de consommation plus responsable est de leur responsabilité et pour 73% les individus sont les acteurs principaux pour agir en faveur du développement durable. Cette tendance est encore plus forte chez les jeunes qui, à 75%, pensent que le développement durable est une nécessité.
Ceci est confirmé par l'enquête du Ministère sur l'affichage environnemental où 77% des consommateurs sont favorables à ce que l'étiquetage environnemental présenté lors de l'enquête soit mis en place, pour toutes les catégories de produits et sur tous les lieux de vente (dont 56% favorables à le rendre obligatoire).